Err

Le Bois de rose

Le Bois de rose a intéressé (pour son malheur !) les hommes pour la charpenterie et l’ébénisterie fine, mais aussi les parfumeurs pour son huile essentielle extraite du bois réduit en copeaux.
C’est un arbre des régions tropicales du nord du Brésil, de la Guyane française, du Pérou, du Vénézuela, de la Colombie … 
Deux espèces sont distinguées, Aniba parviflora (C. Meissner) C. C. Mez, et Aniba rosaeodora W. A. Ducke.
Il semble régner une certaine confusion dans l’identification de cette espèce par les distillateurs et l’on ne sait pas parfois quelle est réellement l’espèce qui a été distillée. La première (Aniba parviflora) serait moins menacée (elle est classée dans la rubrique ‘préoccupation mineure’ par l’UICN - Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La deuxième (Aniba rosaeodora) est classée comme ‘En danger'.
 
La pression sur cette espèce est due à des coupes excessives.
Le bois est particulièrement riche en linalol, 80 à 90%, et même plus encore dans certains lots, jusqu’à 99%.
Le linalol est un composant dont l’arôme est plutôt doux, associé à un jaune lumineux (sur un plan intuitif). Il est très prisé par les parfumeurs.
 
Il existe aujourd’hui des productions d’huile essentielle de Bois de rose en agriculture biologique. Les arbres sont cultivés pendant plusieurs années et abattus pour la distillation de leur bois. D’autres productions sont réalisées dans le cadre de la Convention CITES (Convention on International Trade of Endangered Species) : il s’agit dans ce cas de productions issues de Bois de rose sauvages, gérées (en principe) de manière écologique.
 
D’autres productions d’huile essentielle de Bois de rose sont aujourd’hui disponibles : elles sont issues de la distillation des rameaux feuillés, non du bois. La récolte des rameaux n’implique pas la destruction de l’arbre : celui-ci peut se développer après la taille. 
Les huiles essentielles ainsi obtenues, par distillation des rameaux feuillés et non du bois, sont moins riches en linalol : 70% environ.
 
Elles expriment (aux côtés des notes liées au linalol) des notes légères, d’une extraordinaire finesse et qui ne sont pas présentes chez les les arômes des huiles essentielles extraites du bois seul : ces notes dématérialisées pourraient faire penser à des aspects aériens observables chez des huiles essentielles d’une espèce de la même famille botanique, le Ravintsara (Cinnamomum camphora, Madagascar). Chez l’arôme de l’huile essentielle de bois de Bois de rose, les aspects densifiées dominent et l’ensemble paraît presque monolithique ! 
 
Que l’usage traditionnel en distillation soit de s’intéresser à l’huile essentielle extraite du bois seul est l’expression du point de vue analytique, focalisé sur la composition chimique (le taux de linalol devrait être aussi élevé que possible !). Mais le génie du Bois de rose ne peut être réduit à ce composant, et le bois n’en porte que certaines facettes.
 
Dans la famille botanique des Lauraceae, qui inclut le Bois de rose, sont classés aussi les canneliers, le Laurier noble, le Camphrier, les litsées, les sassafras, le Massoïa, les espèces du genre Lindera (dont le Kuromoji, Lindera umbellata) … Les Lauraceae sont classées parmi les plantes à fleurs. Cette famille est apparue assez tôt dans l’évolution des espèces végétales (on dit qu’elle est issue d’une divergence évolutive ancienne). L’arôme de Bois de rose porte certaines qualités de cette famille, un dynamisme mais aussi une sobriété, presqu’une raideur. Que l’on songe à l’odeur des feuilles de Laurier noble quand on les froisse, ou à celle de l’huile essentielle qui en est extraite !
 
Outre leurs usages en cosmétique (propriétés anti-rides), les huiles essentielles de Bois de rose sont utilisées en thérapeutique pour leurs propriétés anti-infectieuses (notamment bactéricides et viricides), dans des pathologies digestives, respiratoires, ORL, génito-urinaires ; comme neurotoniques dans certaines dépressions, surmenages, burn-outs … Elles concernent des adultes de tempérament sensible, fragiles au niveau digestif : des personnes qui ne peuvent supporter par exemple les huiles essentielles habituelles utilisées pour renforcer l’immunité, telles les Lamiaceae riches en phénols ou en monoterpénols. Les usages en pédiatrie sont possibles.
En infectiologie, les huiles essentielles de Bois de rose apparaissent donc comme une « version douce » des huiles essentielles riches en monoterpénols (linalol, thuyanol, alpha-terpinéol, terpinène-1-ol-4, géraniol …). Une « version » plus douce encore est l’huile essentielle de Kuromoji (Lindera umbellata), autre espèce de Lauraceae, asiatique.
 
 
Nous proposons deux huiles essentielles de Bois de rose, issue de Aniba rosaeodora : 
Huile essentielle extraite du bois
de Bois de roseproduite au Brésil,
en agriculture biologique
 
Huile essentielle extraite des rameaux feuillés de Bois de rose,
produite au Pérou,
en cours de certification bio
 
 
Des études détaillées sur les huiles essentielles de Bois de rose sont données (p. 895-903) dans le livre de Christian Escriva (parution décembre 2023) : « L’approche sensorielle des plantes médicinales. Huiles essentielles, Teintures mères et dilutions homéopathiques, Extraits de Gemmothérapie. Fondements et applications. Des Algues à la Famille du Laurier noble. Volume 1 ».
 


Formation sur les plantes médicinales: approche sensorielle et approche scientifique

 
5 stages à Paris d’octobre 2024 à juin 2025
 


Présentation pratique de l'approche sensorielle des huiles essentielles: Application au genre Commiphora (myrrhes) (Burseraceae).

 
Deux stages complémentaires sur l’approche sensorielle des myrrhes (genre botanique Commiphora), 
à Paris les 23 et 24 novembre 2024, 8 et 9 mars 2025 
 


Stage Génies des lieux, génies des plantes

 
Co-animé par Alain Freytet (enseignant à l’École du Paysage de Versailles, lauréat du Grand Prix national du Paysage 2022 pour son projet sur le Cap Fréhel pour le compte du Conservatoire du littoral)
les 18, 19, 20 juillet 2025
Descriptif non encore disponible. Pré-inscription possible dès maintenant. Information auprès de l'Association Hélichryse.
contact@helichryse.com
Pour une présentation simple de l’approche sensorielle des plantes médicinales,
voir l’opuscule de Christian Escriva,
Fondements de l’approche sensorielle des plantes médicinales
Éditions Amyris, 2023

Un projet de construction de centrale solaire de type industriel (plus de 20 hectares) est en cours sur notre commune. Nous pensons que l’énergie solaire doit être développée mais que les projets ne doivent pas se faire au détriment des écosystèmes naturels : les centrales solaires peuvent être réalisées sur des lieux déjà anthropisés (bords d’autoroute, parkings de supermarchés, hangars agricoles, toitures …). Or ce projet-là est prévu sur un terrain retiré (vers 1400 m d’altitude) situé sur dans un environnement naturel très riche (présence de plusieurs espèces animales et végétales protégées). Il signifierait la destruction de tout cet écosystème. 
De plus, ce site correspond à une partie du bassin versant qui alimente en eau une dizaine de communes, dont Valderoure. Un tel projet perturberait la dynamique de l’eau. 
Aidez-nous par votre adhésion (10 euros par an) à l’association (Association de préservation du cadre de vie, 04, 06, 83 ) qui défend l’environnement de notre commune.